le 14/02/2006
LES FAITS - En voilà un de match qu’il est attendu! "On n’arrête pas d’en parler" souligne illico Jean-François Beltran. C’est vrai que la longue inactivité, due au report du match contre Castres, rend les joueurs impatients, et les coaches aussi. Que la perspective de se frotter au champion d’Europe en titre rend encore plus impatients tous les Narbonnais.
Certes, il y a eu une petite parenthèse amicale, face aux Cérétans, "mais un match amical, c’est toujours pareil. C’est vrai qu’ils ont su se mettre en valeur en seconde mi-temps, notamment Julien (Candelon) avec plusieurs essais à la clé." Sur la lancée, cinq garçons sont allés donner un coup de main aux Espoirs (victoire sur Béziers, 19 à 12), à savoir Tournaire, Hunter, Mazars (positionné à l’ouverture) Viard et Nègre-Gauthier. Rien de bien significatif pour autant, et pas ou peu d’enseignements particuliers à en tirer.
"De toute manière, on s’en doutait" précise aussitôt "Sisquet" qui sait fort bien que la seule perspective de se frotter à l’une des références du moment est à même de transcender un groupe et l’ensemble des garçons qui le compose.
"Bien au-delà de l’aspect comptabilité, c’est un match très important à nos yeux. Déjà parce que nous avons une image négative à effacer. Là-bas, on a beaucoup trop subi, on a surtout encaissé des essais avec une facilité déconcertante… Et sur le match qui nous attend, samedi, on aimerait bien retrouver l’équipe qui a joué la seconde mi-temps contre les Parisiens, ou encore celle de Bristol…" Jean-François Beltran se garde bien de parler d’une victoire, d’un exploit aux dépens des Toulousains, ce qui ne veut pas dire qu’il baisse pavillon pour autant, bien au contraire: "Je me dis qu’un champion d’Europe, après avoir perdu bêtement des points à Brive, puis chez lui contre Bayonne, se doit d’aller gagner à Narbonne" d’autant que la messe n’est pas dite pour les quatre premières places. Toulouse, en effet, a l’effectif pour s’imposer à l’Egassiairal et Jean-François Beltran d’ironiser: "même le soigneur, au Stade, peut marquer des essais de 100 mètres. Quand je dis ça, c’est surtout pour faire remarquer qu’il est inutile de focaliser sur un joueur ou plusieurs joueurs en particulier. Quand on se frotte à Toulouse, c’est tout un système que l’on affronte…"
Etre des Irlandais
Et Jean-François d’insister sur certaines vertus, indispensables pour ne pas subir à outrance le système toulousain, "il faut, vraiment, être des morts de faim. Il faut que l’on soit des Irlandais!" Belle image, en effet, que celle-là! "Les Toulousains ne viendront pas avec Jauzion et Finau (Maka), mais ils viendront avec tous les autres… Et nous sommes prêts à affronter ce Toulouse-là. Tout à l’heure, je disais qu’il fallait effacer l’image négative du match aller… En fait, on n’efface pas ce qui est écrit. Je dirais plutôt qu’il faut modifier, rectifier l’image du match aller."
Autour des anciens Toulousains (1) du groupe orange et noir, l’entraîneur perçoit une motivation énorme, "il faut que cette équipe montre l’étendue de toutes ses possibilités, il faut que le public narbonnais soit fier de tous ses joueurs. Il faudrait réussir à inquiéter les Toulousains, il faudrait les accrocher au score, il faudrait les pousser dans leurs derniers retranchements."
Et de ponctuer son propos en insistant: "On ne doit pas, comme au match aller, leur donner le match sur un plateau. On me dit que recevoir Toulouse est une belle affiche, et c’est vrai, mais – moi – je préfère dire que recevoir Toulouse c’est surtout un défi. Un gros défi, mais un vrai défi."
Avec Marc Delpoux, il pourrait avoir la tête ailleurs, cela se comprendrait mais cela ne sera pas le cas, pour l’un comme pour l’autre, jusqu’à la fin de la saison,"sans doute parce qu’on tient à conserver, à préserver le maximum de concentration, d’influx pour tout ce que l’on vit", et ce sera comme cela jusqu’au soir du dernier soir, c’est-à-dire la réception de Biarritz, fin mai.
En attendant, Jean-François Beltran, comme son compère Marc Delpoux, se prépare à ce grand soir du samedi18 février: sûr et certain qu’ils ont, l’un et l’autre, une petite idée derrière la tête.
Une petite idée qui peut contribuer à écrire l’histoire particulière d’un match forcément particulier, de ce Narbonne-Toulouse qui se jouera dans un Egassiairal plein comme un œuf. Un écrin digne d’un champion d’Europe et de ceux qui vont oser, samedi soir, le défier.
(1) Franck Tournaire, Jean-Marie Bisaro, Bertrand Bédès, Julien Candelon, Julien Patey, Lionel Mazars, Cédric Desbrosse, Gregory Mahé, Christian Labit ont porté le maillot du Stade toulousain, soit neuf joueurs.
Source : www.rcnm.com
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